Halle

Hewitt tombe le

Petit séisme sur le circuit : Lleyton Hewitt a dominé Roger Federer (3-6, 7-6[4], 6-4) à Halle alors que le Suisse, absent en 2009, y restait sur cinq titres de suite.

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Lleyton Hewitt a bien mérité son trophée.(REUT)

Lleyton
Hewitt a réussi ce que beaucoup croyaient impossible : il a dominé
Roger Federer à Halle. Une mission pas seulement impossible parce que
le n°2 mondial n'y avait plus perdu depuis 2003, mais surtout parce que
jamais depuis leurs quinze dernières confrontations l'Australien
n'avait fait plier le patron de lieux. Après Nikolay Davydenko au
Masters de Londres, après Robin Söderling à Roland-Garros, c'est donc
un autre des grands maudits face à Federer qui prend sa revanche.Les
rencontres Federer - Hewitt sont finalement la majorité du temps comme
ce tournoi de Halle : c'est toujours Federer qui gagne à la fin.
Jusqu'à 6-3, 4-4 et trois balles de break pour le Suisse, on a failli
rester dans la tendance. Mais la domination de Federer au score était
trompeuse. Dans un jour moyen, commettant beaucoup de fautes, le Suisse
n'a tenu son avance que grâce à l'emprise psychologique immense qu'il
possède sur l'Australien. Ce dernier n'a pourtant jamais été loin : une
balle de break à 2-2 dans le premier set, une avance de 2-0 dans le
deuxième. Le danger a guetté le n°2 mondial tout le temps. Mais sans
doute a-t-il un moment pensé pouvoir quand même s'en Halle A2

. Serrer les
boulons sur les points importants, bien servir et ne pas s'agacer de
ces coups droits qui s'envolent ou de ces revers qui s'éteignent dans
le filet : Federer a tenté de garder les yeux sur le principal, le
titre. En vain.

Hewitt récompensé, Federer malmené

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S'il
n'avait pas battu ce Federer-là... C'est ce qu'a dû se dire Hewitt au
fur et à mesure que le match a avancé. Les trois balles de break
sauvées à 4-4 ont servi de déclic : plus solide au service, plus
opportuniste et agressif à l'échange, l'Australien y a cru. Cela semble
simple mais ça ne l'est pas. Quand on a subi des années de défaites
face au même joueur, garder la certitude qu'on peut le battre est déjà
une victoire. Alors quand l'ex patron du circuit a raté son début de
jeu décisif (1-5), Hewitt a soufflé un bon coup et est allé chercher le
cadeau (7-4). Il en a récolté un autre d'entrée de manche
décisive (0-2) et ne l'a plus lâché même si le bras a tremblé. La balle
de 3-0 et la balle de 5-2 manquées auraient pu coûter cher. Tout comme
cette balle de break écartée au moment de conclure un jeu débuté par
une double faute. Mais Hewitt, au courage, a lâché ces coups, mis la
pression donc pu finir par lever les bras au ciel. Pour la première
fois depuis longtemps on ne va pas lui dire qu'il n'a pas les armes
face à Federer. Certes, il n'est pas venu à bout d'un grand Federer,
certes ce n'était pas dans un tournoi du Grand Chelem, mais ce titre
vaut de l'or pour le 32e joueur mondial, revenu d'années de galères et
qui va rêver plus grand. Federer, lui, a chuté dans son tournoi fétiche
avant Wimbledon, mais il sait qu'il n'a pas montré son meilleur visage.
Une défaite en jouant à 100% aurait été plus inquiétante. Il reste un
échec vexant. Nadal et les autres vedettes battus au Queen's, Federer
tombé à Halle : ce Wimbeldon 2010 réservera-t-il quelques surprises ou
est-ce que cette semaine post Roland-Garros a juste démontré la
difficulté physique et mentale de l'enchaînement ? - C.B.

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