France - Mexique : 0-2

Toulalan : «Un problème collectif»

Au lendemain de France-Mexique (0-2), Jérémy Toulalan est allé au casse-pipe, vendredi soir. Pas «par courage», simplement parce que «c'était (son) tour» de venir devant la presse. Il tente d'expliquer la défaillance collective des Bleus.


«Jérémy Toulalan, est-ce difficile pour vous de vous présenter devant nous?
Oui, ce n'est pas forcément simple, mais ça fait partie du métier. Après cette défaite, il y a forcément de la déception, mais tout n'est pas perdu. Pour les gens qui avaient placé beaucoup d'espoirs en nous, pour notre amour propre, il faut se battre et donner le maximum pour sortir la tête haute. Ça ne sera pas facile, mais ce n'est pas fini. Tant qu'il reste une infime chance, on doit y croire.

Avec le recul, comment analysez-vous la défaite d'hier soir ?
La différence, c'est que le Mexique avait un collectif et nous onze joueurs. C'est ce qui nous a manqué, d'être ensemble...

A qui la faute ?
Vous me connaissez, je ne vais jamais prendre une personne et la démonter devant vous. Pour moi, que ce soit les joueurs, le sélectionneur ou le staff, tout le monde a sa part de responsabilité.

Mais avez-vous réellement le sentiment que chaque joueur ait donné son maximum ?
J'espère. A chacun individuellement de faire son autocritique. Tout le monde dans le groupe est suffisamment honnête. Chacun sait ce qu'il a fait ou pas fait.

Patrice Evra a affirmé après le match que vous en discuteriez entre vous. L'avez-vous fait ?
Non, parce qu'on est rentré assez tard. On a trois ou quatre jours pour voir ce qui n'a pas été et se dire les choses. Mais encore une fois, on peut parler autant de temps qu'on veut, si sur le terrain, tout le monde ne fait pas les efforts les uns pour les autres, ça devient difficile.

Jeudi soir, ces efforts, les avez-vous faits?
Vu le résultat, non, mais c'est aussi dû aux qualités de chacun. Certains ont des qualités individuelles fortes, ils sont techniques, ils percutent... L'important, c'est de réussir à trouver un équilibre. C'est ce qu'on essaie de faire... Quand on ne gagne pas, c'est qu'il y a eu des manques quelque part. Le problème est collectif. On ne pourra s'en sortir qu'avec un peu plus de complicité sur le terrain.

Vous avez l'habitude de vous côtoyer depuis trois saisons. Y a-t-il une explication à ce manque de complicité ?
Tactiquement, quand le coach met un système en place, tout le monde n'a pas forcément les mêmes réflexes. Il faut parler, en discuter... Un problème d'intelligence ? Non, simplement, tous les entraîneurs ne demandent pas forcément les mêmes choses. Il faut que nous joueurs, réussissions à se mettre sur la même longueur d'ondes. Par exemple, dans le 4-3-3 mis en place à Tignes, je n'avais pas toujours la même vision que certains, mais on discute et on essaie d'avoir la même.

Toujours par rapport à ce manque de complicité, Yoann Gourcuff a-t-il été victime d'un complot de la part de certains cadres ?
Vous essayez tout le temps de trouver ce qui va ou ce qui ne va pas là où il n'y a pas. Vous n'avez qu'à en parler à l'intéressé. Moi, je suis curieux de savoir qui a pu vous dire ça. J'aimerais bien qu'on me dise qui dans le groupe ne l'aime pas ou qui ne veut pas jouer avec lui.

Dans ce cas précis, il n'y a «pas» ?
C'est un faux problème. Je l'ai déjà dit, dans une équipe, on n'est pas forcément les meilleurs amis du monde, mais ce n'est pas parce que je ne mange jamais avec untel ou parce que je n'aime pas quelqu'un que je ne vais pas lui passer le ballon. Si on ne fonctionne pas tous comme ça...»

Propos recueillis par Emery TAISNE, à Knysna (Afrique du Sud)


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