Ciao Italia ! 24/06/2010 18:01 Battue
par la
Slovaquie (2-3),
l'Italie quitte la Coupe du monde pa
r la petite
porte. Comme la
France en
2002, le tenant du titre ne verra pas les
huitièmes. Un dénouement finalement logique. (Photo Reuters)
L'Italie a
de la mémoire. Jusqu'au bout, elle se voyait marcher sur les traces de
ses illustres aînés. Mais à l'inverse de la génération 1982, sacrée
malgré ses trois nuls en phase de poules, cette
Squadra Azzurra 2010 n'a pas su forcer son destin.
Elle ne sera pas championne du monde. Son revers face à la
Slovaquie(2-3), jeudi, à
Johannesburg, a précipité sa chute. Un véritable
fiasco, devrait-on dire. Avec seulement deux points au compteur, elle
termine dernière d'un groupe qui lui semblait promis. Derrière la
Nouvelle-Zélande ! Le tenant du titre ne verra donc pas les huitièmes
de finale. Comme la
France, lauréate en
1998 et elle aussi tombée sans
gloire en
2002. Comme le
Brésil, en
1966, et...
l'Italie, en
1950.
Pire,
les deux finalistes de la dernière édition quittent la
compétition dès le premier tour.
Inédit. Et
tellement prévisible. Vittek s'offre un doublé A
y regarder de plus près, certains indices auguraient une telle issue.
Les matches amicaux (0-0 face au Cameroun, 1-2 face au Mexique, 1-1
contre la Suisse) étaient déjà les prémices d'une catastrophe nationale
annoncée. Accrochée par le Paraguay (1-1) et la Nouvelle-Zélande (1-1),
cette
Squadra vieillissante n'est que l'ombre de celle qui
fut sacrée à Berlin. Quatre ans plus tard, elle a payé son indiscipline
tactique, sa fébrilité et son manque flagrant d'imagination. Les deux
premiers buts slovaques, inscrits par Robbert Vittek, sont venus
sanctionner ses errements défensifs. L'ancien Lillois a profité d'une
relance hasardeuse de De Rossi (0-1, 25e), puis de l'attentisme de
Chiellini (0-2, 75e) pour indiquer la sortie à l'Italie. Kopunek (1-3,
89e) s'est chargé de la botter en touche.
Skrtel sauve sur sa ligne ! Les
titularisations de Gattuso, au milieu, et de Iaquinta, en pointe,
devaient pourtant lui redonner un soupçon de percussion.
L'intronisation d'un 4-3-3 devait apporter du liant à son collectif. En
2006, Marcello Lippi avait fait les bons choix. Cette fois, il a eu
tout faux sur toute la ligne. Un chiffre résume la stérilité de son
attaque, qui n'aura donc marqué que deux fois en trois rencontres :
face à la Slovaquie, la
Squadra n'a cadré que deux tirs en
soixante-six minutes. Celui de Quagliarella, sauvé sur sa ligne par le
genou droit de Skrtel (66e), hantera les nuits transalpines pendant de
longues semaines. Le raté monumental de Pepe, dans les ultimes
secondes, aussi (90e+5). Entre-temps, l'Italie s'était enfin décidée à
appuyer sur l'accélérateur. Elle avait même relancé le suspense, grâce
à Di Natale (1-2, 81e) et Quagliarella (2-3, 90e+2). Trop tard.
Beaucoup trop tard. Ce week-end, le Paraguay et la Slovaquie
disputeront les huitièmes de finale. Les Italiens, eux, auront une
autre occupation. Une urgence, nettement moins réjouissante : ils
doivent d'abord panser leurs plaies.
- Gil BAUDU