16ème étape : Bagnères-de-Luchon - Pau

Le coup de Pau de Fédrigo

Pierrick Fédrigo a remporté la 16e étape mardi à Pau en devançant au sprint ses compagnons d'échappée, dont Sandy Casar (2e) et Lance Armstrong (6e). Alberto Contador reste en Jaune.


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Pour la 3e fois de sa carrière, Pierrick Fédrigo enlève une étape du Tour de France.(AFP)




Dix-sept ans après son premier Tour de France, Lance Armstrong a tenté de refermer symboliquement la boucle de son histoire avec l'épreuve. Incapable de retrouver le niveau qui était le sien lors de son septennat en Jaune, le coureur de 38 ans est l'espace d'une journée entre Luchon et Pau redevenu le chasseur d'étapes qu'il était dans sa toute première carrière. Malgré sa volonté et une stratégie offensive tout au long de la journée, l'ancien puncheur qui levait les bras à Verdun (1993) et à Limoges (1995) a dû s'avouer vaincu mardi dans la troisième étape pyrénéenne face à un des meilleurs baroudeurs du peloton, Pierrick Fédrigo. Présent dans l'échappée décisive partie à 140 km de l'arrivée, le coureur de BBox a décroché au sprint la troisième victoire française consécutive sur ce Tour de France 2010, la sixième depuis le départ de Rotterdam.

Barredo repris sous la flamme rouge


Sans pitié pour Lance Armstrong (6e) en panne de jus dans le sprint final malgré l'aide de Chris Horner, le vainqueur du dernier Critérium International a profité de sa pointe de vitesse dans les 300 derniers mètres pour devancer son compatriote Sandy Casar (FDJ) et l'Espagnol Ruben Plaza (Caisse d'Epargne). «Je savais que c'était ma journée. Il y avait mes supporters, ma famille. Ce sont des routes que je connais par coeur», a expliqué le protégé de Jean-René Bernaudeau. Vainqueur à Gap en 2006, Pierrick Fédrigo avait déjà prouvé sa connaissance du terrain en s'imposant l'an dernier à Tarbes au terme d'une étape qui empruntait déjà les pentes de l'Aspin et du Tourmalet. Au bord de la crise de nerf lundi soir suite à son manque de réussite, le puncheur de Marmande a attendu que la tempête déclenchée par les leaders se calme pour accélérer dans le Tourmalet en compagnie de huit coureurs dont Carlos Barredo, Lance Armstrong, Christophe Moreau, Sandy Casar et Damiano Cunego, et retrouver un rôle qu'il affectionne tant : «J'aurais pu faire deuxième ou troisième. Mais je voulais juste arriver dans un groupe pour la victoire». Si le raid de Carlos Barredo, repris sous la flamme rouge après 40 km en solo, a pu le faire trembler, Fédrigo avait bien oublié tous ses doutes au moment de partir à l'assaut de la victoire d'étape.

Schleck a digéré sa colère


Avant l'explication entre baroudeurs pour la victoire d'étape, le parcours de 199 km - dessiné dans les traces de grands épisodes du Tour comme la chevauchée épique d'Eddy Merckx en 1969 - a offert dans un premier temps les promesses d'une journée folle pour les prétendants au podium. Dans l'ascension de Peyresourde dès la sortie de Luchon, Alexandre Vinokourov (9e du général), Ryder Hesjedal (10e) et Roman Kreuziger (11e) se sont ainsi lancés dans un groupe d'aventuriers qui a décimé le peloton, éliminé la plupart des équipiers d'Andy Schleck et mis en difficulté Samuel Sanchez (3e) et Robert Gesink (6e) un temps distancé. Mais l'époque n'est plus aux grandes envolées et le peloton a relâché son effort après le regroupement dans la descente d'Aspin, à 150 km de l'arrivée, et le départ d'une échappée plus présentable. A l'abri dans la roue d'Alberto Contador, toujours à huit secondes au classement général, Andy Schleck a utilisé la journée pour digérer la perte du Maillot Jaune et préparer sa revanche sportive. «Le Tour se décidera jeudi, a lancé le grimpeur luxembourgeois. Celui qui aura le Maillot Jaune en haut du Tourmalet gagnera le Tour de France». - Anthony THOMAS-COMMIN, à Pau