Peu bavard dimanche matin après avoir annoncé sa liste des 23 pour le Mondial, le sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech, est plus ou moins sorti de son mutisme lundi afin de justifier trois de ses choix les plus délicats, à savoir ceux de Barthez, Chimbonda et Ribéry.
Lui qui avait prévu de ne plus parler aux médias avant le mercredi 24 mai à Tignes lors d'un point presse déjà calé, a pourtant livré quelques explications dans une chronique vidéo diffusée sur les portables SFR de troisième génération (l'opérateur étant un sponsor de l'équipe de France), en commençant par la hiérarchie des gardiens : «Que Fabien soit le gardien numéro 1, ce n'est pas une surprise. Cela aurait été Coupet, cela n'aurait pas été une surprise non plus. C'était du 50-50, il fallait faire un choix. Cela n'a pas été simple de leur dire, mais je voulais leur dire les yeux dans les yeux et c'est ce qu'on a fait. Je ne voulais leur dire trop tard, à leur demande...»
Ribéry, le dernier sélectionné
Sa liste, finalisée dimanche matin avec ses adjoints Bruno Martini et Pierre Mankowski est le fruit d'une longue réflexion collective, mais elle a été agrémenté de plusieurs avis, notamment celui d'Aimé Jacquet, le directeur technique national.
Concernant sa décision la plus surprenante, à savoir celle de retenir Pascal Chimbonda, jamais sélectionné auparavant, il affirme : «On avait besoin d'un latéral qui amène quelque chose, qui m'évite d'avoir a changé radicalement l'organisation de la défense, et qui me permette de faire des changements poste pour poste.»
Enfin, le choix d'emmener Ribéry en Allemagne, pourtant si évident au vu des différents sondages d'opinion, il n'a été effectif que dans les derniers instants de sa réflexion : «Le dernier nom qu'on a mis, c'est Franck Ribéry...C'est le dernier attaquant que j'ai mis.» affirme-t-il sur cette vidéo.
Raymond Domenech justifie cette convocation par les qualités de vitesse et d'accélération évidentes du jeune marseillais, mais pas seulement : «Il a le brin d'inconscience des jeunes qui arrivent, qui sont contents d'être là et qui savent qu'ils vont jouer dix minutes, un quart d'heure ou peut-être pas du tout...et qui ne vont jamais faire la gueule. Et ça, dans un groupe, pendant un mois et demi, ça fait du bien.»