Un Blanc ferme mais ouvert

Mal à l'aise puis davantage détendu, dans son costume de sélectionneur des Bleus, Laurent Blanc a évoqué ses attentes, ses exigences et ses projets. Il se veut ferme mais ouvert.



Blanc dans la peau du bleu


En débarquant dans la salle de conférence de presse du siège de la FFF, ce mardi sur les coups de 11h03, Laurent Blanc avait tout du lycéen venu chercher son nom sur la liste des admis au bac. La démarche hésitante, les mains moites, la gorge nouée, etc. Bref, la panoplie complète. Quelques secondes seulement ont suffi à confirmer et même à conforter cette première impression de stress et de malaise dégagée par le nouveau sélectionneur de l'équipe de France. Perturbé par l'affluence médiatique et l'attente suscitée par sa première sortie publique, le patron des Bleus, après avoir trituré les feuilles où était inscrit le texte qu'il avait soigneusement préparé, s'est lancé.

Exigences et attentes


Avec hésitation mais en douceur, tout d'abord, laissant son coeur évoquer sa «fierté» d'être sélectionneur de l'équipe de France, une institution qu'il place «au-dessus de tout» et qui «appartient à tout le monde». Avec fermeté, ensuite, au moment de rappeler «les droits et devoirs qui sont liés au maillot bleu» afin de «respecter et faire respecter l'équipe de France.» Un état d'esprit «irréprochable et sans aucune ambiguïté», voilà ce qu'exige Blanc. Une attitude qu'il raccroche à ses «maîtres-mots» que sont «rigueur et discipline». Pas de méprise cependant, le champion du monde 98 et d'Europe 2000 a évoqué à plusieurs reprises la notion de «plaisir». Désireux de trouver un «noyau fort», le Cévenol n'est pas le «Père Fouettard» et les joueurs français seront avant tout jugés sur leurs performances sportives.

Plus détendu et souriant au fil des minutes, Blanc a tranché avec le climat malsain - instauré ces dernières années autour des Bleus - et prôné l'ouverture.

Ferme mais ouvert, Blanc ne le sera pas seulement avec ses joueurs. Les médias ont également eu droit de cité dans le projet du Président. Malmenés sous l'ère Raymond Domenech, ceux-ci ont reçu un vrai appel au respect mutuel et à l'unité. «Les jeux de cache-cache n'ont jamais rien amené de positif. J'exige des relations dépassionnées et courtoises. On ne va pas à la guillotine.» Plus détendu et souriant au fil des minutes, comme s'il s'était rendu compte d'avoir amadoué le jury par son appréhension touchante de l'évènement, Blanc a tranché avec le climat malsain - instauré ces dernières années autour des Bleus - et prôné l'ouverture. «Je n'envisage pas une équipe de France vivant en vase clos. Il faut faire un effort, le football doit s'ouvrir. D'autres sports le font et au niveau des résultats, ça se passe très bien.» Midi pile, Philippe Tournon, le nouveau chef de presse, interrompt le grand oral. Et comme Blanc l'a dit lui-même, avec une pointe d'humour, «ce n'est pas un exercice facile, la transpiration vient facilement». Un vrai bachelier. - Thomas SIMON